Fiche de la bonne pratique

Titre Les pratiques d’agroforesterie, de conservation des sols et de l’eau et de mobilisation de l’eau, permettent le renforcement de la résilience de l’écosystème montagnard et des capacités d’adaptation de la communauté locale
Description

Cette pratique consiste en le renforcement de la résilience de l’écosystème montagnard et de la capacité adaptative des populations locales à travers la mise en œuvre des activités de sensibilisation aux impacts du changement climatique, des formations pour la restauration des terrains dégradés, la promotion de l’agroforesterie et des activités génératrices de revenu au profit de la population locale et plus particulièrement les femmes et les jeunes, et l’amélioration de la mobilisation et gestion de l’eau de consommation et d’irrigation.

 

Particularité di contexte de développement de cette bonne pratique (leçon tirée et piste pour la réplication) :

 

Le Douar (village) de Boumaad est situé dans une zone d’agriculture traditionnelle de montagne et d’élevage extensif. Sa particularité réside dans le fait que bien qu’il soit entouré de cours d’eau, il souffre d’un fort enclavement et d’un manque d’infrastructures de base de mobilisation de la ressource « eau ». Il est aussi à signaler que les ressources primaires de la communauté sont de plus en plus impactées par les risques accrus de sécheresse, d’inondations, et d’érosion.

 

La bonne pratique a fait focus sur la mobilisation, le stockage et l’addiction d’eau :

 

  • Réhabilitation de la source et de son entourage immédiat ;
  • Études techniques pour la construction des bassins de collecte et de stockage d’eau ;
  • Construction de trois bassins de collecte d’eau : un en amont du village, un au milieu du village et un dans la partie aval du village ;
  • Construction d’un canal d’irrigation long de 1500m, avec un petit bassin en amont.

 

Deux atouts clés de cette bonne pratique :

  • Réduction de la vulnérabilité des femmes à travers un programme de formation et d’accompagnement pour le développement d’activités alternatives et résilientes (plantes aromatiques et médicinale) et l’aménagement de la plateforme entourant la source d’eau autour de laquelle les femmes se retrouvent ; cela en faisait un lieu de mobilisation et de rassemblement des femmes.

 

  • Programme de renforcement des capacités communautaires ayant permis de sensibiliser la population aux impacts des changements climatiques sur leur environnement et à la lutte contre l’érosion. Ce programme a fait focus sur les pratiques de l’agroforesterie et de la gestion conservatoire des eaux et des sols en zone montagneuse. Les femmes, ont également bénéficié d’une formation sur la conduite des plantes aromatiques et médicinales, et d’une introduction aux activités génératrices de revenus basées sur les PAM. Ces formations incluent des visites de sites pilotes dans la région.

 

Aperçu sur l’agroforesterie* :

 

L’agroforesterie désigne les pratiques associant, sur la même parcelle agricole (ou terroir), des productions agricoles annuelles (culture, pâturage) à des productions différées à long terme (arbres ou arbustes) ou à des élevages. L’agroforesterie est un système de culture qui tire parti de la complémentarité des arbres et des cultures afin de mieux valoriser les ressources du milieu. En effet, cette approche vise à établir un système de culture durable qui préserve l’environnement et la biodiversité et garantit une production stable ainsi qu’un gain économique pour l’agriculteur.

On distingue trois types de systèmes agroforestiers:

  • Le sylvopastoralisme: Associations entre des arbres, des cultures fourragères et des animaux d’élevage
  • L’agrosylviculture: Associations entre des arbres et des cultures saisonnières
  • L’agrosylvopastoralisme: Associations entre élevages, espèces ligneuses et plantes saisonnières (ce type s’apparente à la zone de la présente incitative)

 

Les pratiques agroforestières offrent de nombreux avantages économiques, sociaux et environnementaux ; il s’agit notamment de :

  • La conservation des sols, l’amélioration de leur fertilité et la protection contre l’érosion ;
  • L’amélioration de la production en optimisant l’utilisation des ressources naturelles du milieu comme la lumière, l’eau et les éléments minéraux.
  • La conservation de l’eau à travers une régulation du cycle de l’eau et la réduction de l’évaporation
  • La lutte contre l’effet de serre par la constitution des systèmes efficaces pour la séquestration du carbone, et par le maintien du stock organique des sols
  • Les avantages économiques : Les systèmes agroforestiers assurent un gain économique à l’agriculteur, en effet, ces systèmes permettent d’une part la diminution de l’utilisation des intrants chimiques et des fertilisants, cela est due : au travail des auxiliaires de culture, à la biodisponibilité des eaux et des éléments minéraux, mais aussi à la fertilité des sols en général d’où l’augmentation des rendements. De plus, l’agroforesterie assure une sécurité financière à l’agriculteur puisqu’elle lui procure un revenu à court terme (la culture) et à long terme (les arbres).

 

* Comment décrire le système de l’agroforesterie ?

https://www.agrimaroc.ma/comment-decrire-le-systeme-de-lagroforesterie/

Potentiel d'atténuation

Cette bonne pratique, axée sur la composante « eau » dans un système agro-sylvo-pastoral, a initié un processus de renforcement de l’adaptation au CC et notamment à travers la mobilisation, le stockage et l’adduction au Douar Boumaad qui était court-circuité du cheminement de l’eau. La mise à l’échelle de ce type d’action générerait un grand potentiel d’adaptation.

Potentiel de réplication / mise à l'échelle

 Cette pratique a un grand potentiel de réplication et de mise à l’échelle dans la province de Taounate et d’autres écosystèmes montagnards.

Conditionnalités de sa durabilité

La seule conditionnalité de pérennisation de cette pratique réside dans la nécessité d’un accompagnement au fil du temps des populations dans l’entretien des ouvrages, et d’un renforcement de leurs capacités en matière d’utilisation rationnelle de l’eau

Informations complémentaires

Amassaghrou, A. ; A. Bouaziz et K. Daoui. 2021. Productivité et efficience des systèmes agroforestiers à base d'oliviers au Maroc : cas de Moulay Driss Zerhoun Cah. Agric. 2021, 30, 2

©A. Amassaghrou et al., Hosted by EDP Sciences 2021

https://doi.org/10.1051/cagri/2020041 Disponible en ligne : www.cahiersagricultures.fr

 

* Comment décrire le système de l’agroforesterie ?

https://www.agrimaroc.ma/comment-decrire-le-systeme-de-lagroforesterie/